Quand je me sens seule,
Délaissée, plus seule
Que l’indigente assise
Sur le banc du jardin
Et que, par contraste,
J’ai pitié de moi,
Je trouve odieux le monde
Qui nous sépare ainsi.
Quand je me sens seule,
Ma bouche a un goût de fado,
Désolée par les pleurs,
Par son triste chagrin.
Rampant dans la poussière
Mon cœur fatigué
qui se meurt ressemble à la roue
Assoiffée d'une noria.
De peur qu’on ne se moque
J’essaye de ne pas crier
Et je mens à ceux qui m’interrogent
Ne voulant pas de leur pitié.
D’un égoïsme forcené
J’en arrive à désirer
Que tu éprouves ce que j’éprouve...
Quand je me sens seule.