Ca fait en gros trois années qu'on bâtit cette maison
Rien qu'à y penser me donne la nausée
Si on en finissait pas à la bâtir déjà
Parfois il m'arrive de fourrer le doigt dans la bouche (1)
Même avec cet effort impitoyable
C'est en perçant la roche le cul en avant vers un arbre
Qu'on grimpe au bout de la nuit
Ce n'est pas un vrai mec ou rien
Dont la maison ne s'achève pas de ses propres forces
Je surmonte tous les obstacles et les ralentissements
Personne n'y croit, même pas un negre, quelle
Scandale infernale cela peut entraîner quand
On se trouve avec de faux plans et accessoires
Un marteau et des clous avec tout l'argent
Au moins si dans les travaux d'isolation
La laine de roche à employer
On peut la scier avec la scie
Encore des planches périmées et puis
Les blocs de type élément, ces
Calculs préparatoires de nécessitées nous
Ont économisé quelques balles de plus (2)
Comme isolateur thermique on a de la laine insérée entre un mur d'asbeste
Pas un chef-d'œuvre pour être franc mais
Ca résiste bien au froid quand même
Ma femme s'est installée au loin chez sa sœur parce que
Le sexe féminin a mal à comprendre
À quelle vitesse le temps file même si
On s'épuise à tout faire
Ce n'est pas un vrai mec ou rien... [on reprend cette strophe]
Personne n'y croit, même pas un negre... [idem]
Un marteau et des clous...
Encore des planches périmées...
Je redresse des clous
Au veranda de ma propre maison alors qu'il
Est toujours difficile à dire de bonne consciense
Que cela soit une veritable maison, ça
J'ai les choses dans les main (3)
Et les mains perdues, c'est vrai (4)
Les jours ensoleillés d'été se gachent
En bricolant une maison comme ça
Un marteau et des clous...
Un marteau et des clous...